
Afin de rendre mes chroniques toujours plus précises, j’ai décidé de créer un barème sur 100 points (merci les supers conseils de Tata Nexua !) afin de te donner une note plus détaillée. Tu peux retrouver la liste de mes différents critères ici.
« Chroniquer une trilogie ou une saga, ça doit être galère. Une fois que tu as analysé l’univers une première fois, il te reste quoi à dire sans spoiler ? Rien ! ». Eh bien sache mon cher Gérard que ceci est faux. Ou en tout cas, ça l’est avec Borderline ! Parce qu’une fois de +, j’ai tant de choses à te dire sur ce bouquin, tu imagines même pas ! Est-ce que ce troisième tome n’est qu’un enchainement des deux premiers ? Sérieusement ? Tu te poses encore la question ? Tu me déçois, Gérard. Tu me déçois.
Style : Récit initiatique / Spiritualité
Date de publication : 2020
Points barème : 94/100

DE QUOI ÇA PARLE ?
Travis continue sa quête auprès de Wish, mais cette fois, c’est dans la jungle qu’il part s’enfoncer. Et là, on ne rigole plus, parce qu’une diète intensive d’ayahuasca, c’est pas ton régime détox à base de jus de citron vert ! Entre hallucinations et révélations Travis semble en proie à plusieurs forces. Qui de la plante ou de ses démons lui murmure à l’oreille ?

QU’EST-CE QUE J’EN AI PENSÉ ?
Tout d’abord, je tiens à remercier l’auteure pour sa confiance et l’envoi de son roman. Il s’agit du dernier livre de Zoë Hababou que j’ai gagné durant le concours de Noël. Ouais, je rappelle ENCORE une fois que j’ai gagné. Mais que veux-tu ? Je suis comme ce mec qui a plus jamais connu le succès depuis qu’il a quitté le lycée et qui, du coup, te rappelle sans cesse qu’il était LE Don Juan du bahut à l’époque, comme si ça pouvait changer quoique ce soit à sa pitoyable vie depuis.
Bref, j’étais au plus haut de ma gloire à cette époque.
Le premier regard (14 points sur 15)
Je pense qu’au bout d’un moment, on peut se passer de commentaire sur cette section, non ? Je suis fan des couvertures de Borderline, cela ne fait aucun doute et je dois bien avouer que mon petit chouchou, pour l’instant, c’est bien ce tome 3. Les couleurs, les détails, la violence et la douceur qui s’y côtoient… Bref ! Un délice !
Alors, je connais déjà la couverture du tome 4 (ou « les couvertures » devrais-je dire), mais comme je n’ai pas encore pu les voir IRL, je ne peux pas me prononcer et affirmer que le tome 3 a été détrôné… Pourtant, de ce que j’ai pu voir, je crois que Zoë Hababou a encore réussi à nous dénicher une couverture encore + percutante.
Bref, Borderline c’est et ça restera une saga qu’on veut en physique chez soi parce qu’elle est magnifique !
Ma lecture (65 points sur 70)
Virage à 180°
Bon, depuis le début, Travis c’est un écorché vif. On va pas se mentir, il a une propension à l’auto-destruction qui est assez dingue. Enfin, je dis « Travis », mais Tyler est pas mal dans le genre aussi ! La logique des choses voudrait que l’on continue sur cette lancée. Je veux dire, dans chacun des tomes, on te parle de leur adolescence, de leur phase adulte, de la période de deuil de Travis mais également du présent. Donc comme on sait qu’ils étaient toujours auto-destructeurs et intenses, il y a fort à parier que toutes les scènes avec Tyler soient du même goût que dans le tome 1 et 2, non ?
Bah non.
Et c’est là le coup de maitre de Zoë. En fait, dans ce troisième tome Travis et Tyler se redécouvrent, ils oublient peu à peu le plaisir chimique et commencent à retrouver le bonheur. Bon, OK, « bonheur » c’est peut-être un peu fort comme mot, mais en tout cas, ils sont dans une phase de redécouverte de leurs sens, de leurs êtres. On a craqué la coquille que formait la drogue et on aperçoit leur nature profonde.
Durant sa diète, c’est exactement la même expérience que vit Travis. Il s’est délesté de tous ses idéaux, il est nu devant la plante, totalement déconstruit.
Et c’est ce parallèle que j’ai beaucoup aimé : on peut vivre plusieurs phases de déconstruction dans sa vie. Rien n’est figé et notre vérité du moment n’est pas forcément celle qui nous tiendra toute notre vie. Le plus important n’est pas de savoir si on a raison ou pas, le plus important reste de reconnaitre nos torts et de ne pas perdurer dans cette voie par principe.
Au final, l’important est la lutte, pas les idéaux.
Entre chaud et froid
Ce tome 3 est vraiment caractérisé par l’arrivée d’une nouvelle émotion : la joie. Encore une fois, ça serait trop fort de parler de bonheur, parce qu’il s’agit d’un état profond et ancré. Très honnêtement Travis ne ressent pas de bonheur. Par contre, de la joie, oui. Il redécouvre ses sens, il s’ouvre aux autres, il se lie avec d’autres individus que Tyler.
Il y a cette douceur, cette pureté qu’on ne voyait pas avant. Du coup, est-ce que ce tome 3 est une pause ? Une douce parenthèse dans cette saga ? Tu as vraiment cru qu’on était dans le monde des bisounours ou quoi ?
Non, parce que cette douceur, elle va justement servir au récit. Niveau horreur, on monte d’un cran encore. Eh oui, je te rappelle que les deux zigotos se retrouvent dans un camp plutôt hardcore et leurs sévices sont loin d’être terminés. Entre violences psychologiques et physiques, on voit un torrent de haine se déchainer sur eux et c’est saisissant. On assiste, totalement démunis.
Je dirais que ce tome 3 est vraiment caractérisé par ces deux extrêmes et l’enchainement que l’on retrouve. Dans le résumé, Zoë Hababou nous parle de grand-huit, mais c’est exactement ça ! Depuis le début de la saga, on est jamais monté aussi haut, mais on est jamais non plus descendu aussi bas.
La petite signature Hababou
Dans les deux tomes précédents, j’avais repéré un petit quelque chose qui permettait à Borderline de sortir du lot : son dialogue à rallonge. De quoi que je te cause ? En fait, la fin du tome 1 est caractérisée par ce dialogue entre Travis et le psy. Durant des pages et des pages, les deux confrontent leurs idéaux et on assiste vraiment à ce choc entre deux visions. Le dialogue ne se veut pas réaliste, pas du tout. Il est clairement là pour qu’on puisse voir ces deux visions. Plus rien n’existe en dehors des répliques, pas même les personnages eux-mêmes. Pour ma part, j’ai vraiment eu l’impression de me trouver devant une pièce de théatre. La lumière n’éclaire plus que les deux acteurs, qu’importe leur jeu, qu’importe leur identité, seul le texte compte.
Cette impression, je l’ai encore retrouvée dans le tome 2 avec le dialogue qui se joue entre Wish et Travis. Une fois de plus, l’important n’est pas l’action ou le récit, mais plutôt les préceptes que Wish vient inculquer. D’autres personnages pourraient nous sortir ce dialogue qu’il ne perdrait pas son message.
Donc forcément, je m’attendais bien à retrouver ça dans le tome 3. Mais pas à ce point ! En fait, ce qui était une légère récurrence dans les opus précédents devient carrément la signature de Zoë Hababou dans le tome 3. Et des discours comme ça, tu en retrouves plusieurs. Des confrontations d’idéaux.
Le rythme de ce tome change drastiquement par rapport aux autres, on est moins ancré dans l’action. En fait, tu es totalement dans l’introspection. Ça devient + lyrique, + philosophique, + verbal qu’avant. Bref, Borderline se renouvèle totalement avec cet opus !
l’après-lecture (15 points sur 15)
Je me suis encore tapée une thérapie ! Et cette fois, ça ne s’est pas du tout passé comme la première fois. Disons que le tome 2 m’a bien aidée à ancrer des principes que j’avais déjà captés et presque assimilés depuis un bout de temps. Au final, c’était un peu une piqure de rappel qui a ravivé les flammes. Mais le truc avec ce tome 3, c’est qu’il correspond pas mal au cheminement que je vis actuellement.
Je suis le genre de meuf qui se remet perpétuellement en question. Pas que je n’ai pas confiance en moi ou que je doute ! Pas du tout, mais pour moi, la vérité, c’est quelque chose de temporel. Le monde évolue si vite, on évolue si vite, alors pourquoi la vérité n’évoluerait-elle pas ? Je ne vois pas la vérité comme quelque chose de figé dans le temps, ni de collectif. Bref, tu as saisi un peu ma mentalité.
Le truc dingue avec ce tome 3, c’est qu’il traite pas mal de sujets que je questionne en ce moment. Oui, il y a le thème de la liberté (thème central de la saga), mais pas que. Alors, je ne dis pas que je partage à chaque fois le point de vue de Travis ou des autres personnages, mais c’est ça la richesse du bouquin ! Beaucoup de personnes pensent que pour affirmer ses idéaux, il faut se renseigner dessus, lire des romans qui vont dans notre sens pour pouvoir confirmer que l’on est bien OK avec tout ça. Je ne suis pas d’accord. Au contraire, c’est en lisant des livres qui vont démonter ta façon de réfléchir que tu vas savoir ce qu’elle a dans le bide.
Pour moi, pour ma façon de voir les choses, la vie, etc… Borderline est le parfait équilibre entre ma mentalité et au contraire des préceptes totalement opposés. C’est vraiment un des meilleurs outils possibles pour ma remise en question.
PÉPITE OU PAS PÉPITE ?
Je vais pas écrire un paragraphe pour ça, je crois que tu connais déjà suffisamment mon amour pour cette saga et au vu de cette chronique, tu as bien capté que je continuais clairement sur cette lancée : Oui, Borderline est une pépite. Je pense sincèrement qu’elle fait partie des lectures qui auront changé ma vie.
Cette saga est ma putain de thérapie à moi !
Je mets de plus en plus de temps à lire les bouquins et pas simplement parce qu’ils sont de plus en plus gros. Non, je mets + de temps, parce que je ressens le besoin de graver chaque enseignement, chaque mot dans mon esprit. J’ai besoin qu’il m’accompagne dans ma remise en question. J’ai besoin de lui, tout court. Je ne veux pas en perdre une miette.
OÙ TROUVER LE ROMAN ?
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Voilà, j’espère que cela t’aura plu. À bientôt pour une prochaine lecture !
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