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Une Brève Histoire du Sang – Simon Perdrix

Afin de rendre mes chroniques toujours plus précises, j’ai décidé de créer un barème sur 100 points (merci les supers conseils de Tata Nexua !) afin de te donner une note plus détaillée. Tu peux retrouver la liste de mes différents critères ici.

Et on revient pour la deuxième fois avec Simon Perdrix. Ouais, c’est le même gars que je te présentais le mois dernier avec son roman Chimère(s). Bon, bah maintenant, on attaque la suite. Enfin, la suite… pas vraiment, à moins que… Bon, tu sais quoi ? On va commencer cette chronique et tu vas comprendre !


Style : Fantastique / Polar

Date de publication : 2020

Points barème : 86,5/100


DE QUOI ÇA PARLE ?

Il est de ces évènements si violents qu’ils hantent à jamais les lieux où ils se sont déroulés. C’est le cas de ce meurtre irrésolu et sanglant qui plongea la rue des Lilas dans une désolation totale. Trente ans plus tard, le mystère reste présent et la vie semble, elle, fuir le quartier.

Ancien journaliste reconverti dans le roman à succès, notre héro décide, bon gré mal gré, d’y déménager. Ce qu’il ignore alors, c’est qu’il se trouve au plus près de l’ancienne scène de crime, tant sur le plan physique que… temporel ! Quelque chose semble pouvoir le transporter directement dans le passé et rejoindre les nostalgiques années 80, cette époque où la foule grouillait le long des allées, cette époque où le meurtre ne s’était pas encore invité sur le pavé.

Commence alors une course contre la montre : Pourra-t-il déjouer le Destin et éviter ce sombre massacre ? Encore faudrait-il connaitre l’identité de la victime…

QU’EST-CE QUE J’EN AI PENSÉ ?

Tout d’abord, je tiens à remercier l’auteur pour sa confiance et l’envoi de son roman.

Le premier regard (13 points sur 15)

Simple, efficace ! Qu’est-ce que tu veux ? OK, il y a pas de jolies licornes dessus (très raccord avec l’univers de Simon Perdrix, AUCUN DOUTE là-dessus !), il y a pas de photos sanglantes (Ah, ouais, non, c’est plutôt ça qui serait raccord !), il y a pas de BAM-BOUM. Juste un fond noir et ce titre Une Brève Histoire du Sang. Et direct, ça te pose les bases, tu te perds pas dans le superflu, tu mates le titre et c’est tout.

Ce titre, parlons en un peu ! Alors, si tu es un peu fan de SF et surtout de cosmologie (ou de sciences tout simplement), ça te dit quelque chose. Genre un truc en lien avec le temps… Tu l’as ? Non ? Bah, tant pis pour toi ! Faudra lire le bouquin pour comprendre. Mais en tout cas, ça explique la fameuse utilisation du mot « du » au lieu de « de ». Non, mais je te le dis parce que moi, ça m’a perturbé au début, et j’ai compris après coup.

Pour le résumé, rien à redire ! Tu comprends tout de suite ce qui va se passer et je dirais même que dès le début, tu commences à flairer qu’il y a un truc avec 22/11/63 de Stephen King, mais ça, j’y reviendrai plus tard.

Ma lecture (59,5 points sur 70)

Un miroir déformant du tome 1

Il est où Paul ? Paul ? Paul ??? Alors, déjà, sache que tu peux lire ce tome 2 indépendamment de Chimère(s). Finalement, on ne retrouve pas les personnages du précédent opus, ni même l’ambiance ! En fait, c’est un tout autre registre, mais pourtant, on trouve un certain parallèle entre les deux œuvres et très vite nous vient cette impression de miroir déformant. Je vais pas te dresser la liste de toutes les similitudes (pourtant contraires) que j’ai trouvées, mais en voici quelques unes pour que tu comprennes ce que je veux dire :

  • Dans Chimère(s), Paul est un ancien flic, devenu détective. Ici, le héro est un ancien journaliste devenu romancier. Deux milieux différents mais un parcours identique. Pire que ça ! Les deux métiers (détective et romancier) constituent quand même le job chouchou des apprentis enquêteurs de nos polars. En gros, les deux sont le cliché qu’on retrouve dans les romans policiers. Simon Perdrix continue donc de jouer avec les stéréotypes.
  • Dans Chimère(s), la culture musicale a une place centrale. Ici, même si elle reste présente, je dirais qu’il s’agit plutôt d’une mise en avant du cinéma.
  • Les deux romans présentent des héros célibataires mais dans Chimère(s), Paul se soigne tant bien que mal d’une précédente rupture amoureuse. Là, on assiste aux prémices.

Bref, tu l’auras compris : On retrouve le même élément, mais traité sous un autre angle. Comme une série de clins d’œil que nous ferait l’auteur. Et au final, ça donne une toute autre histoire et surtout une toute autre ambiance. Là où Chimère(s) était sombre et proche de l’horreur, Une Brève Histoire du Sang s’en éloigne pour arpenter les sentiers du fantastique quasi SF.

Et si on faisait 22/11/63, mais en mieux ?

Alors, j’adore Stephen King. Ce mec est un génie et a pondu des chefs d’œuvre de malade, mais 22/11/63 n’en fait pas partie. Voilà, c’est dit ! Je dis pas que je n’ai pas aimé ! Il est sympa comme bouquin mais c’est pas… Bah, c’est pas prenant aux tripes comme l’est habituellement un Stephen King. L’histoire est bonne, l’intrigue est cool, mais niveau émotion… C’est assez plat. Et puis surtout, ce stéréotype du héro qui va sauver le PRESIDENT DES USA OMG COMMENT IL EST TROP FORT.

Quoi ? Ça se voit tant que ça que ça me soule le héro qui sauve l’humanité ? Bah, ce que j’ai vraiment beaucoup aimé chez Simon Perdrix, c’est qu’il exploite peut-être la même idée que King, mais il le fait bien, LUI (Ouais, Stevy, c’est à toi que je cause ! Prends en de la graine !). Il y a de l’émotion, il y a des personnages attachants (et pas un monsieur parfait de mes deux) et surtout : le héro ne sauve pas l’humanité. Il ne retourne pas dans le passé pour changer le cours des choses à l’échelle internationale. Non, lui il veut juste sauver une seule personne. Et du coup, ça le rend + réel et crédible.

Parce qu’on va pas se mentir : entre toi et moi, si on pouvait retourner dans le passé, est-ce qu’on irait se faire chier à faire un truc épique dont personne ne s’apercevrait ou est-ce qu’on en profiterait pas + pour modifier quelque chose qui nous est proche ? Ne me mens pas, je sais très bien qu’avec toi Staline aurait de beaux jours devant lui et que tu irais plutôt sauver Kiki, ton labrador qui s’est fait écraser le 4 mai 1998.

Entre émotions et punchlines cinglantes

Il y a plein d’éléments qui, mis bout à bout, rendent la lecture hyper immersive. Alors, je vais pas te révéler un des éléments les plus marquants, parce que ça serait quasiment du spoil mais sache qu’il y a un petit détail tout bête chez le héro qui m’a rendue complètement folle au point de relire 4 fois les deux premiers chapitres pour être sûre de ne rien avoir loupé. Encore une fois, Simon Perdrix a réussi à me torturer. Faut croire que ça devient une habitude chez lui.

En fait, de manière générale, je trouve les personnages de ce tome 2 bien + attachants ou du moins, marquants. Ils sont + développés et complexes que dans Chimère(s) et d’un autre côté c’est assez logique puisque Paul est un solitaire là où notre ancien journaliste s’intègre rapidement dans la vie du quartier. Du coup, tout ça se ressent et ses voisins deviennent nos voisins, ses habitudes nos habitudes… On se prend en pleine figure ce sentiment de cocon que l’on sait d’avance menacé. Et du coup, on est giga investi dans le truc.

Pourtant, si Simon Perdrix sombre dans les sentiments avec une Brève Histoire du Sang, il n’en perd pas pour autant son sens de la répartie. Alors, oui, clairement, ici on n’est pas sur un caractère sanguin comme celui de Paul, mais on n’est pas à l’abri d’un ou deux revers bien envoyés.

l’après-lecture (14 points sur 15)

C’est un pari réussi et pourtant c’était risqué ! Bah ouais, même s’il s’agissait pas du roman le plus connu de Stephen King, le parallèle avec 22/11/63 pouvait être facilement fait. Et on connait les gens, ils adorent comparer et te dire que tu as fait « du Machin, mais en moins bien ! ». Bon, bah Simon Perdrix a fait « du Stephen King, mais en mieux ». Non, c’est pas bien de comparer, mais faut dire que j’ai vraiment été très agréablement surprise arrivée à la fin. Parce que c’était ça qu’aurait dû être 22/11/63. Tout ce que j’avais reproché à ce bouquin était esquivé avec l’agilité d’une gymnase chinoise de sept ans par Simon Perdrix.

Et puis, il y a pas à dire, même si l’œuvre fait bien partie de la trilogie, elle n’en reste pas moins différente de Chimère(s) et on découvre l’auteur dans une nouvelle ambiance.

Le seul mini-chouilla truc que je pourrais lui « reprocher », c’est que le côté « enquête » m’a paru assez léger, finalement. On se laisse tant porter par le récit qu’au final on en oublie qu’il y a un tueur à attraper. On est focalisé sur la vie du héro, sur tous les moyens mis en œuvre pour sauver la prochaine victime que… Bah on oublie que s’il y a une victime, c’est qu’il y a un coupable et ça serait peut-être cool de trouver qui c’est le gugus. Je ne sais pas si ça vient de moi ou non, mais personnellement, l’identité du tueur n’était pas vraiment la première de mes préoccupations… Je sais, c’est bizarre.


PÉPITE OU PAS PÉPITE ?

Je viens de te dire que c’était 22/11/63 mais en meilleur ! Est-ce que j’ai vraiment besoin d’argumenter plus ? Franchement, c’est un roman que je recommande vraiment, surtout que comparé au premier tome, il peut plaire à un plus large public. L’horreur y est moins présente, mais pourtant, on frissonne toujours. La rage et la violence font place aux émotions sans devenir larmoyant ou cul-cul.

Bon, OK, j’ai peut-être failli verser une petite larme, mais je fais des allergies, aussi !

C’est vraiment un roman que je recommanderais sans warning préalables, sans dire que ça peut choquer untel ou untel et pourtant ça reste sombre.


OÙ TROUVER LE ROMAN ?

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Voilà, j’espère que cela t’aura plu. À bientôt pour une prochaine lecture !

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Une réflexion au sujet de « Une Brève Histoire du Sang – Simon Perdrix »

  1. […] oui, je te rappelle que j’ai déjà chroniqué les deux premiers tomes de sa trilogie ici et ici (clique sur le lien, si tu l’oses !). Mais comme je suis une gue-din, j’ai décidé de […]

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