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Le second couplet – Guillaume-Loup Bergé

Afin de rendre mes chroniques toujours plus précises, j’ai décidé de créer un barème sur 100 points (merci les précieux conseils de Tata Nexua !) afin de te donner une note précise. Tu peux retrouver la liste de mes différents critères ici.

Et on finit ce mois dédié au Feel-Goode en musique. C’est avec ce roman à la forme très originale que l’on va clôturer le mois alors débouche tes oreilles parce qu’on part sur un livre qui se lit autant qu’il s’écoute !


Style : Feel-Good/ Contemporain

Date de publication : 2020

Points barème : 69/100


DE QUOI ÇA PARLE ?

Hippolyte mène une vie de quarantenaire célibataire. Il vit seul dans son petit appartement depuis bien trop longtemps et toutes ses journées ne sont rythmées que par son travail au sein d’une grande banque. Boulot-métro-dodo serait presque son crédo.

Mais voilà qu’un jour, Hippolyte reçoit un drôle de colis. Un vinyle pour être plus exact.

Quel secret renferme ce présent ? Afin de répondre à ses questions, Hippolyte partira sur les traces de son père et lui découvrira une facette qu’il ne connaissait pas. Dans sa quête, il rencontrera Judith, une jeune mère célibataire. L’histoire sera-t-elle amenée à se répéter, tel le refrain d’une chanson ou est-ce le début d’un second couplet ?

QU’EST-CE QUE J’EN AI PENSÉ ?

Tout d’abord, je tiens à remercier l’auteur et la maison d’édition Largo Edition pour leur confiance et l’envoi du roman.

Le premier regard (12 points sur 15)

Alors, commençons par le commencement. La couverture te met tout de suite dans l’ambiance roman contemporain. Il faut lire le livre pour le comprendre, mais déjà, plusieurs éléments viennent te faire des petits clins d’œil dès le premier regard et tu les retrouveras ensuite au fil du récit. On voit très bien que la couverture a été travaillée pour correspondre au roman.

Mais je t’entends déjà me dire « Oui, mais la musique dans tout ça ? En dehors du titre, rien n’y fait allusion ! ». Je suis d’accord avec toi, mais encore une fois, après la lecture du roman, je trouve que c’est une décision logique. Mais pour comprendre cela, il va falloir suivre la chronique jusqu’au bout.

Bref, visuellement, tout est bon.

Parlons maintenant du résumé. Là, personnellement ça coince un petit peu +. Celui que tu retrouves sur Babelio te situe pas mal l’histoire, tu comprends plus ou moins de quoi il en retourne. Mais sur la quatrième de couverture, tu as en réalité une citation du roman ainsi que la dernier partie du résumé Babelio… Du coup, on a un peut de mal à comprendre le sujet du roman. On est un peu perdu.

Bon, qu’importe ! Un roman ne se limite pas à son résumé, et encore moins celui-là ! En effet, l’originalité de ce livre réside dans sa mise en page. Tu trouveras plusieurs QRcode (je me suis amusée à les compter et je crois qu’il y en a 25 et des poussières). Chacun te mènera à une musique différente. Il peut s’agir d’une musique d’ambiance pour t’imprégner de la scène ou encore la chanson qu’écoutent les personnages au moment du récit.

Ma lecture (48 points sur 70)

Ça swingue, baby !

Comme je te disais, tu as vraiment une ambiance sonore avec ce roman. C’est super original et immersif ! Personnellement je n’écoute jamais rien lorsque je lis, j’ai clairement la concentration d’une mouche anémiée, donc je préfère ne pas me tirer une balle dans le pied. Mais ici, ce n’est pas pareil pour la simple raison que la musique fait partie de l’expérience lecture.

Alors, pour des raisons évidentes de spoil, je ne te raconterai pas exactement la scène, mais j’ai adoré l’utilisation des QRcode, et ce dès la première fois. L’auteur a réussi à l’apporter de façon très originale et même à nous faire une petite « blague ». Un gros point pour cette attention !

Le roman est coupé en parties correspondant chacune à un jour différent. Au début de chacune d’entre elles, tu retrouves une même mélodie (on dit un accord, non ? J’ai aucune connaissance musicale, c’est une catastrophe…). Et pourtant, au fil du roman, elle évolue et son rythme change. Peut-être que je me trompe, mais il me semble que le rythme ralentit au fur et à mesure qu’Hippolyte sort de son quotidien et apprend à profiter de la vie. Serait-ce une métaphore de son état d’esprit ?

La musique vient vraiment apporter une ambiance au roman. Par contre, si tu t’attendais à une intrigue tournée autour du monde musical, un livre te permettant d’en apprendre + sur le Jazz… Tu risques d’être déçu. C’est là où je trouvais que la couverture était très intelligente. Finalement, la musique est un élément de l’expérience lecture, mais ce n’est pas le thème principal du roman, d’où son absence sur la première de couverture.

Un rythme assez atypique, finalement…

Alors, tu le sais peut-être déjà, mais je suis une grosse fan des rythmes lents. Tu sais, quand l’auteur met beaucoup de temps à poser le décor, que l’action arrive tardivement… J’aime qu’on implante le décor avant tout. Et c’est quelque chose que j’ai retrouvé dans ce roman. L’auteur prend bien le temps de nous détaillé le quotidien d’Hippolyte et finalement, il y arrive si bien que l’on ressent très vite qu’il est clairement guidé par son train-train habituel et qu’il ne se pose plus vraiment de questions. Il se laisse totalement porter, comme s’il était déjà mort intérieurement. Clairement, on est très loin d’un personnage haut en couleur ! Et finalement, ça colle pas mal à l’intrigue.

Du coup, je m’attendais plus ou moins à un schéma classique : Hippolyte se fait clairement chier dans sa vie plan-plan, il reçoit un vinyle qui le mène vers des secrets de famille. Il décide de partir dans ce village côtier pour obtenir des réponses et y fait la rencontre de Judith, une jeune femme célibataire qui lui redonnera goût à la vie. Il plaque tout et vit sa plus belle vie au bord de la mer.

Ouais, bah non, en fait. Pendant 250 pages (sur 350), Hippolyte reste plus ou moins dans cette phase de sommeil et on attend l’élément déclencheur. On attend. On voit les pages défiler et on se dit « ça va arriver ! ». Mais ça se fait prier.

Et puis, à 100 pages de la fin, tout s’enchaine ! Toutes les intrigues tombent en même temps et le rythme devient limite trop rapide à suivre. Alors, en soi, toutes les intrigues sont bouclées, mais ça s’est fait beaucoup trop vite. A mes yeux, le rythme des 250 premières pages est parfait. Il matche super bien avec la plume de l’auteur, et un peu de lenteur, ça fait du bien, quand même ! Mais les 100 dernières pages… On a l’impression qu’il y avait un objectif pages et qu’il ne fallait pas dépasser un nombre limité. Alors l’auteur a tout bouclé en urgence. Bon, OK, j’exagère peut-être un peu quand même, mais j’ai vraiment ressenti une urgence dans les dernières pages.

C’est vraiment un avis purement personnel (en même temps, c’est le principe d’un avis, tu vas me dire…), mais je pense que ces 100 pages auraient dû être doublées. L’histoire est bonne, l’intrigue est super, mais on survole trop et on n’a pas le temps de rentrer dans les détails ni de vraiment ressentir les émotions.

Alors du coup, je me suis demandé si ce n’était pas fait exprès justement. Et si ce n’étais pas une référence musicale, mais comme j’ai une culture assez limitée dans ce domaine, il se peut que je sois passée à côté d’un truc, là. J’ai pensé à Bohemian Rhapsody de Queen (ouais, j’ai tellement pas de culture que mes références se limitent aux gros succès…). On a un rythme assez lent pendant une bonne partie de la musique et arrivé à la fin tout s’accélère d’un coup sans qu’on comprenne et on se fait headshoter par la mélodie. Est-ce que c’était l’effet recherché ? Si oui, c’est réussi. Mais du coup, il faut avoir conscience de ça. Ce n’est pas un rythme classique de roman. Là l’auteur casse les codes.

Des personnages et des émotions pas assez exploités

Encore une fois, c’est un ressenti personnel mais du coup, à cause de cette accélération de rythme j’ai eu du mal à vraiment ressentir les émotions durant la dernière partie du roman et à fortiori à m’attacher à Judith. J’ai vraiment eu du mal à saisir son personnage, à la comprendre.

Dans le résumé, on se demande si l’histoire est amenée à se répéter ou non. Du coup, cela signifie-t-il que Judith possède les mêmes « problèmes » que sa mère ? Quelques éléments nous font plus ou moins penser cela, mais sans que l’on en soit vraiment certain.

Un second ou un deuxième couplet ?

Est-ce que tu connais la différence entre « second » et « deuxième » ? Je vais t’expliquer ça rapidement : « second » nous indique qu’il n’y aura pas de suite, alors que « deuxième » induit un « troisième ». Pourquoi je te dis tout ça ? Eh bien à cause, justement de la fin du roman : C’est une fin assez ouverte. La situation n’est pas vraiment résolue et on ne quitte pas les personnages sûr et certain de la suite des évènements. On a bien notre petite idée, mais rien n’est gravé dans le marbre.

Pour moi, ce roman tient du « deuxième couplet ». Quand on quitte Hippolyte, il ne se trouve pas dans la dernière phase de sa vie, non, il va l’initier. Du coup, si tu n’aimes pas les fins assez floues, tu risques de criser. Personnellement j’adore, ça change. Du coup, pour moi, ce n’est pas du tout gênant, au contraire. Ça te permet d’imaginer toi-même, d’écrire la suite dans ton esprit et pourquoi pas le calquer sur ta vie si tu te trouve dans la situation d’Hippolyte.

A mes yeux (si on oublie le côté accéléré), le scénario de fin de ce roman est parfait.

l’après-lecture (9 points sur 15)

Du coup, comme je te le disais, j’ai vraiment ressenti une urgence dans les dernières pages du romans et j’ai décroché émotionnellement. La plume de l’auteur est toujours agréable, mais je n’avais pas le temps de vraiment assimiler les émotions. Alors, tu peux dire que je suis lente, il n’y a aucun problème !

Je dois avouer que sur le coup, lorsque j’ai refermé le roman, j’étais un peu déçue. Déçue parce que j’aurais aimé que l’auteur prenne + son temps. Et puis les jours sont passés, j’ai cogité sur le roman et finalement ce n’est pas de la déception que j’ai gardé, mais un sentiment Feel-Good justement. OK, le rythme était peut-être pas celui que j’aurais souhaité, mais d’un autre côté, durant + des 2/3 du roman, j’ai vraiment apprécié la balade. c’était sympa.

Et puis, ça m’a même donné envie de me remettre à la harpe ! Si, si ! Je t’ai dit que je n’avais aucune culture musicale, mais j’ai tout de même joué de cet instrument au primaire et la lecture de ce roman m’a donné une envie de me plonger dedans. C’est fort ça quand même, non ?


PÉPITE OU PAS PÉPITE ?

Alors, finalement, c’est que du positif car le plus important dans le Feel-Good, ce ne sont pas les frustrations que l’on peut ressentir à la lecture, mais plutôt le goût tendre et sucré que l’on garde en souvenir. Et ce roman aura été une vraie expérience musicale pour la néophyte que je suis.

Si tu veux une lecture originale par sa forme, tu vas être servi !


OÙ TROUVER LE ROMAN ?

Déjà, tu peux te le fournir sur Amazon. En attendant, tu peux retrouver son actualité sur le site Internet de la maison d’édition, ses différents réseaux sociaux (Facebook, Instagram)

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Voilà, j’espère que cela t’aura plu. N’hésite pas à laisser ton avis sur la question. Si tu veux que j’aborde un sujet particulier, note-le en commentaire et je me ferais un plaisir d’en faire un article. À bientôt pour une prochaine lecture !

Une réflexion au sujet de « Le second couplet – Guillaume-Loup Bergé »

  1. Merci pour cette belle chronique !

    « Le second couplet » existe maintenant en format poche, et toujours disponible en format ebook et broché :

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